L’eau est un ingrédient essentiel dans la cosmétique, qui arrive souvent en premier dans les formulations. Mais compte tenu des préoccupations croissantes concernant la pénurie d’eau et l’écologie, les marques se tournent désormais vers une nouvelle tendance qui risque de changer la donne : la “waterless beauty” ou les soins sans eau.
La “waterless beauty” c’est quoi ?
Apparue en Corée du Sud, la “waterless beauty” est une tendance croissante dans le secteur de la beauté et des cosmétiques. Elle consiste tout simplement à retirer l’eau des formules.
La plupart des formules traditionnelles de soins de la peau contiennent entre 60% et 80% d’eau. L’industrie cosmétique est la 2ème industrie la plus consommatrice d’eau après le secteur de l’agriculture ! Pourtant, l’eau est devenue un enjeu mondial : en 2020, 25% de l’humanité souffrait de stress hydrique.
Or si l’eau peut avoir un intérêt dans certaines formules, elle est aussi un allié économique puisqu’elle permet de faire des économies en diluant la quantité d’actifs dans les produits (les actifs étant généralement plus chers que l’eau qui reste un ingrédient bon marché malgré sa raréfaction).
Les avantages des cosmétiques sans eau
La nouvelle vague de produits de beauté sans eau est donc motivée par la préservation de cette ressource primordiale. Mais pas seulement, les cosmétiques anhydres présentent plusieurs bénéfices :
- L’éco-responsabilité bien sûr
- Le minimalisme des formules simples et sans superflus
- L’aspect pratique car ces produits, souvent plus compacts, peuvent nous suivre dans tous nos déplacements
En effet, les produits sans eau nécessitent en général moins d’emballage et surtout moins de plastique générant ainsi moins de déchets. Ils sont souvent plus petits et légers ce qui les rend moins lourds à transporter et donc moins énergivores. Enfin, ils sont souvent plus concentrés en ingrédients actifs et sans conservateurs (la présence d’eau dans un produit favorisant le développement des bactéries).
Les produits solides, les précurseurs
Ce sont les premiers produits apparus dans nos salles de bain qui sont sans eau : pain de savons ou de shampoings, on en trouve désormais aussi pour remplacer les nettoyants visages ou les après-shampoings.
Mais les produits de beauté sans eau se présentent sous des formes encore plus innovantes : baume démaquillant, poudre nettoyante, dentifrice à croquer, masque en poudre DIY, feuilles, sticks ou bâtonnets… De nouvelles galéniques qui invitent à de nouvelles routines beauté.
L’exemple de YODI, la cosmétique en poudre
YODI a misé sur une gamme unique de shampoings et nettoyants visages sous forme de poudres. Il suffit d’émulsionner la poudre avec un peu d’eau du robinet pour utiliser le produit et ça mousse très bien.
On évite ainsi de gaspiller de l’eau. Eau qui doit être purifiée, stockée dans les usines et transportée chez le commerçant puis chez le consommateur ! Par ailleurs, les formules se rincent très facilement.
L’élimination de l’eau permet une plus grande concentration d’ingrédients actifs et de réduire les conservateurs pour des formules plus saines. Et les produits étant 5 fois plus légers qu’un shampoing ou nettoyant classique, ils sont super pratiques pour voyager partout.
La prochaine étape de cette révolution anhydre sera peut-être le maquillage. Lush a déjà commencé avec des gammes de maquillage sans eau et la marque ECLO aussi.
Le défi de l’industrie cosmétique sera de trouver des solutions plus durables et de convaincre les consommateurs de changer leurs habitudes en proposant des produits tout aussi efficaces et sensoriels.