Courir 40 ans

Sophie, 42 ans, court son premier marathon : Un dépassement personnel

À 42 ans, Sophie se prépare à relever l’un des plus grands défis de sa vie : courir son premier marathon. Ce n’est pas seulement une épreuve physique, mais un véritable parcours de transformation personnelle. Pendant les six jours qui précèdent cette course tant attendue, Sophie vit une montagne russe d’émotions, mêlant détermination, doutes et espoir. Dans ce récit captivant, nous suivons son voyage intérieur et ses dernières étapes de préparation avant de se lancer sur la ligne de départ. Découvrez comment Sophie a surmonté ses peurs, canalisé sa motivation, et ce qu’elle a fait pour se préparer à accomplir l’exploit de sa vie.

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Je me réveille avant l’aube, comme toujours ces jours-ci. J’ai 42 ans, mais parfois je me sens comme si j’en avais 20. D’autres fois, 60. Cela fait trois ans que j’ai décidé de courir un marathon. Trois ans de douleurs musculaires, de sacrifices, de réveils à l’aube, mais aussi de petites victoires, invisibles aux yeux des autres, mais monumentales pour moi.

Aujourd’hui, c’est une journée de repos. Mon corps est censé récupérer, mais mon esprit, lui, ne cesse de tourner. Je pense à ces premiers mois où courir un kilomètre semblait impossible. Où chaque pas était une torture. Pourtant, je suis allée courir, encore et encore, sans vraiment savoir pourquoi. Ou peut-être que si. Pour sentir à nouveau que j’étais capable de quelque chose.

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Je me lance pour un entraînement long. 25 kilomètres prévus. Mon souffle est régulier, mon corps répond bien. C’est étrange de se souvenir du jour où j’ai commencé, incapable de courir ne serait-ce que cinq minutes sans m’arrêter. La voix de mon entraîneur résonne dans ma tête : “C’est tout dans la tête, Sophie.” Aujourd’hui, je comprends ce qu’il voulait dire.

Je cours en pensant à ma vie d’avant, cette vie d’avant la course. Le travail, les enfants, les attentes des autres. Tout cela est toujours là, bien sûr, mais courir m’a donné quelque chose pour moi. Un espace où je n’ai besoin de répondre à personne d’autre qu’à moi-même.

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Je passe devant ce café où je m’arrêtais parfois, il y a des années, avant de commencer à courir. J’y allais pour m’échapper, juste un moment, de la routine écrasante. Maintenant, je n’ai plus besoin de cette évasion douce. La course me donne ce dont j’ai besoin. L’effort, la douleur même, sont devenus mes alliés. Ils me rappellent que je suis vivante, que je fais quelque chose pour moi.

Ce soir, je m’étire en silence après un entraînement de vitesse. Mes muscles sont tendus, mais c’est une bonne douleur. C’est le genre de douleur qui te dit que tu avances, que tu grandis.

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Aujourd’hui, je cours moins, je me prépare pour le grand jour. Le marathon est dans trois jours. Le doute s’insinue parfois. Serai-je capable de le terminer ? C’est une question qui revient souvent, mais je sais que la réponse est oui. Parce que je suis allée plus loin que je ne l’aurais jamais imaginé.

Les enfants me regardent maintenant différemment. Ils voient cette détermination que je n’avais pas avant. Et je veux qu’ils sachent que peu importe les défis, ils peuvent les surmonter. C’est peut-être la plus grande leçon que j’ai apprise.

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Dernière course avant un repos bien mérité. Mon corps est en alerte, chaque fibre prête pour le marathon. Je me sens prête. J’ai toujours eu l’impression de ne pas être à la hauteur, dans tant d’aspects de ma vie. Mais ce marathon, il est à moi. Peu importe le temps que cela prendra, je sais que je le finirai. C’est ma promesse à moi-même.

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Je me repose, mais mon esprit est en ébullition. Je me demande ce que je ressentirai une fois la ligne d’arrivée franchie. Ce sera plus qu’une course finie. Ce sera la preuve que je peux tout accomplir, même à 42 ans. J’ai commencé cette aventure pour me retrouver, et quelque part sur ce chemin, je me suis dépassée.

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Le grand jour est là. Je me lève tôt, enfile mes chaussures de course usées mais fidèles. Les kilomètres défilent sous mes pieds. Je me rappelle chaque étape, chaque matin difficile, chaque douleur. Mais surtout, je me rappelle pourquoi je cours.

Quand je franchis la ligne d’arrivée, les larmes me montent aux yeux. Ce n’est pas seulement une victoire sur la distance, c’est une victoire sur la Sophie que j’étais, celle qui doutait, qui se sous-estimait. Aujourd’hui, je sais que je suis plus forte que jamais.

Je regarde autour de moi, la foule, les autres coureurs. Chacun a son histoire, mais pour moi, ce marathon est bien plus qu’une course. C’est la preuve que peu importe l’âge, les circonstances, on peut toujours se dépasser.

Je suis Sophie, 42 ans, et aujourd’hui, j’ai gagné bien plus qu’une médaille.