Alors que le milieu du parfum favorise de plus en plus les odeurs de synthèse, Laurence L., fondatrice ambitieuse et bienveillante de Nout, met au point une gamme de fragrances 100% clean et écologique. Une prouesse, dont l’authenticité nous a donné envie d’échanger quelques mots avec cette visionnaire qui n’a pas fini de nous surprendre…
Bonjour Laurence, d’abord, peux-tu nous raconter l’histoire de Nout ?
Je suis originaire du Nord, j’avais une vie qui roulait bien. Et puis un jour je me suis dit que j’étais remplie mais pas nourrie. À ce moment là, je me suis dit que je devais réfléchir à ce que je devais faire pour parvenir à ce dont j’avais vraiment envie. Les grands axes qui me tenaient à coeur étaient l’écologie, la création et la nature. Et puis je suis revenue sur le thème des fleurs qui a toujours été important pour moi. Et puis finalement je me suis intéressée au parfum. Je me suis rendue compte, que celui-ci était souvent un leurre, un produit synthétique qu’on respire en pensant respirer la nature. C’était une révélation. Je n’avais pas de parfum bio. Alors j’ai décidé de créer une marque qui soit en cohérence totale avec moi-même et qui puisse proposer aux autres la possibilité de se parfumer en prenant soin du monde autant que de soi-même. L’alliance de la parfumerie de luxe et de l’éco-conscience. Je voulais obtenir des jus avec des constructions olfactives complètement bio, naturelles et vegan, incarnant une autre manière de se parfumer. Concernant le nom, j’ai voulu revenir à un voyage qui m’a particulièrement marqué en Egypte où j’ai, pour la première fois, entendu parler de la déesse Nout qui symbolise la protection de la terre. Elle représente la voute céleste. Pour moi, elle représente surtout très bien le féminin. J’avais donc le nom de ma marque.
Quel a été l’élément déclencheur qui t’a amené à te lancer ?
J’ai toujours été un peu entrepreneuse. J’ai toujours voulu gérer ma vie. Et là, c’était important de donner plus de sens. Je voulais me réaliser moi-même mais aussi apporter aux autres quelque chose de merveilleux comme le parfum mais qui ait aussi un sens : plus d’écologie, plus de protection, plus d’éco-responsabilité. Et ce projet, c’est vraiment quelque chose qui me tient à coeur et dont j’avais besoin. Tout ce qu’il y a dans Nout, c’est vrai.
Quel a été le processus créatif ? A-t-il été compliqué ?
C’était à la fois simple et compliqué. Quand j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer la maison Robertet, j’ai vraiment voulu les orienter en exprimant les différents types de parfums que je souhaitais. J’ai partagé avec Laure Jacquet (le nez de la maison), ce que j’aimais, ce que je voulais et je l’ai ensuite laissé totalement libre car je ne voulais pas que ce soit un produit marketé. Ensuite il y a eu plusieurs propositions et la partie technique à été assez ardue mais nous étions sur la même longueur d’onde, ce qui a rendu les choses plus simple.
Quel est ton rapport personnel au parfum ?
Pour moi les parfums sont extrêmement intimes. En fonction de mon humeur je ne vais pas porter la même fragrance. Je pense que c’est vraiment une partie de la personnalité de chacun. Le parfum exprime quelque chose de soi. Et quand on le porte à même la peau ou sur le vêtement, l’odeur se modifie un peu ce qui le rend vraiment personnel. Finalement, lorsque vous portez les parfums Nout, ce ne sont plus mes parfums, mais les vôtres et c’est ça qui rend la fragrance si formidable.
On dit que le parfum est le reflet de la personnalité, quel est celui qui te correspond le plus du coup ?
Je dirais que ça dépend mais quand même j’aime beaucoup Ambre Chic. Très chaud, épicé, qui évoque le raffinement et une certaine incarnation. C’est donc mon petit chouchou.
Le nom Nout a des consonances égyptiennes il me semble. Est-ce un aspect qui a compté dans la façon dont tu composes tes formules ? Dans les matières premières que tu choisis ?
Oui ! D’ailleurs Terre Aromatique est inspiré du Kyphi qui est l’origine même du parfum. C’est un ensemble de différents types de bois qui étaient brûlés pour créer une fumée qui allait vers les dieux. Dans Terre Aromatique, il y a donc beaucoup de matières premières d’origines lointaines qui évoquent le voyage.
As-tu un mantra qui te suit au quotidien ?
Oui ! Une citation de Sénèque : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles qu’on a peur, c’est parce qu’on a peur que les choses sont difficiles ».