Januhairy

Januhairy : toutes à poil

Le titre est un peu racoleur. Mais il faut bien cela pour vous attirer dans un article où l’on ne va pas parler de nudité – pas désolée – mais de poils, de pilosité, de corps pas épilés. Beurk ? Et si c’était le début d’une réflexion sur la féminité ?

Challenge

Januhairy, c’est l’initiative d’une étudiante anglaise, Laura Jackson, qui met les femmes au défi de garder leurs poils tout au long du mois de janvier. Un peu comme le Dry January, ou le Lundi Vert, un genre de résolution sous forme de challenge, au service, cette fois, du mouvement body positive. Au passage, Laura a lancé une campagne de crowdfunding au profit de l’association Body Gossip. Dans la lignée de Julia Roberts, qui avait dévoilé une aisselle velue sur le red carpet en 1999 (apparemment un concours de circonstances), Madonna et sa fille Lourdes, qui militent pour la libération du poil, comme Miley Cirus, Paris Jackson ou Rihanna, qui se moquent de l’opinion publique sur leur pilosité… Nous voilà donc invitées à éviter rasoirs, cire, laser ou lumière pulsée. Pour quelques semaines… Ou pour toujours. Après tout, c’est naturel.

Le poil, un tabou ?

A ce stade, trois options. La première, youpi, laissons nos poils vivre leur vie (en plus il fait froid, personne ne le remarquera). La deuxième, horreur, malheur, c’est dégoûtant (cette opinion se révélant étonnamment – voire violemment – plus fréquente que l’on peut l’imaginer). La troisième : sans opinion. Rare, très rare. C’est la surprise de ce défi (même si en tant que femmes, on est très – trop – habituées à ce que le monde entier ait des opinions sur nos choix personnels et intimes) et rien que pour cela, merci à Laura de l’avoir lancé : le nombre de gens qui sont prêts à débattre d’épilation, qui ont un avis très tranché sur la question, est très – trop – élevé. Arrêtons de couper les poils en quatre. Nous rêvons d’un monde où chacun et chacune se sente libre de garder ou de virer sa toison, qu’elle soit blonde, brune, inexistante ou bouclée. Et que chacun et chacune puisse l’assumer sans rougir ni se sentir obligé.e de se justifier. Voire même, d’un monde où le débat serait l’égalité salariale. Avant les poils. Photo by Mel Poole on Unsplash