Elles ont quitté Paris

En quête de bien-être, elles ont déménagé en Province

Les confinements à répétitions, les grèves et les attentats ont eu raison de leur amour pour Paris. Comme 150 000 personnes* en 2021, elles ont quitté la capitale. Comment se sont-elles organisées ? Est-ce que leur pouvoir d’achat a augmenté ? Sont-elles plus heureuses maintenant ?

Les confinements à répétitions, les grèves et les attentats ont eu raison de leur amour pour Paris. Comme 150 000 personnes* en 2021, elles ont quitté la capitale.
Comment se sont-elles organisées ? Est-ce que leur pouvoir d’achat a augmenté ? Sont-elles plus heureuses maintenant ?

Elles s’appellent Maryline, Anne-Sophie, Gwénaëlle, Charlotte, Émilie, Aurélie, Valérie et Victoire. Elles n’ont pas le même âge, n’ont pas le même statut familial mais elles ont en commun d’avoir quitté Paris pour vivre en province.

Les attentats parisiens ont rajouté de la morosité et une grande vague de tristesse et de colère a envahi la ville

Gwenaëlle

La crise sanitaire du COVID 19 a été pour beaucoup l’élément déclencheur. Mais l’envie de quitter Paris pour un cadre plus naturel et moins stressant germait depuis quelque temps dans leur tête. Pour Gwenaëlle, c’était « l’envie d’une vie plus douce et de lever le pied. Le besoin d’air et de se rapprocher de l’océan… Surtout que les attentats parisiens ont rajouté de la morosité et qu’une grande vague de tristesse et de colère a envahi la ville. »

Quand la décision de déménager fut prise, elles ont choisi leur destination en prenant en compte leurs envies et leurs contraintes professionnelles. « Mon conjoint gère son activité à distance. De mon côté, je travaille 3 jours par semaine à Paris, le reste en télétravail. Il fallait donc un lieu avec une gare et que les trajets ne soient pas trop longs et pas trop couteux. On a cherché dans un rayon de 1h-1h30 de train maximum, depuis Gare de Lyon/Bercy, mais en dehors de la région parisienne. » précise Maryline.

La majorité a gardé le même job et profité du télétravail, quitte à faire des allers-retours fréquents à Paris. « J’ai opté pour une présence au siège de ma société à Paris, une semaine par mois, hébergée par ma famille en région parisienne, et télétravail le reste du temps depuis Bordeaux (3 semaines par mois) » déclare Charlotte.

D’après l’Insee, 27% des ménages parisiens qui s’installent en province retournent dans leur région de naissance. Ce chiffre est plus important parmi nos interviewées. 50% ont choisi de s’installer à côté de leur famille. « La destination était naturelle pour nous : le sud-ouest où nous avons passé beaucoup de temps depuis deux ans. Mon conjoint a grandi dans cette région et nous y avons nos amis », informe Valérie.

Nos ex-Parisiennes n’ont pas connu d’obstacle majeur à leur départ, Anne-Sophie a eu uniquement « besoin d’un temps d’adaptation ».

Je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt ! 

Emilie

Même si les terrasses de café, les sorties culturelles, les nouveaux concepts leur manquent, aucune ne se mord les doigts de son choix. Au contraire, certaines comme Emilie « regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt ! ».

Selon un sondage publié le 29 avril 2022 par le « Journal du Dimanche », la préoccupation principale des Français est le pouvoir d’achat. Nous avons demandé à chaque interviewée si elles avaient gagné en capacité financière grâce à leur installation provinciale. 70% d’entre-elles ont répondu positivement. « L’immobilier étant moins cher, je peux m’offrir sans aucun doute plus de temps libre !» ajoute Aurélie.

On ne sait pas de quoi demain sera fait

Victoire

Même si, comme l’annonce Victoire, « on ne sait pas de quoi demain sera fait » aucune des interrogées n’envisage de revenir à Paris et elles déclarent être plus heureuses depuis leur emménagement.

« On sous-estime le pouvoir physiologique de la nature autour de nous, l’apaisement qu’elle procure, la reconnexion à soi-même, à un « tout » plus grand que soi. Quand on vit dans la nature, on se sent « faire partie de quelque chose de grand », beaucoup plus épanouissant que se sentir semblable à ses congénères quand on est coincés, dans le métro, à 8h30, un lundi matin. Il y a quelque chose de l’ordre de la libération de soi, de son corps, de son rythme, comme un respect de ses besoins, bien plus présent qu’en milieu urbain » souffle Emilie.

*Source : SFR Geostatistics