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Comment parler de sexualité avec ses enfants ?

Pas évident de parler de sexualité avec ses enfants (Amour et sexualité, comment en parler aux enfants et aux adolescents ? de Inès de Franclieu), encore moins quand ils deviennent adolescents et donc souvent extrêmement gênés à l’idée d’aborder le sujet avec leurs parents. Pourtant, vos enfants savent depuis longtemps qu’ils ne sont pas nés dans des choux ou des roses. Cependant, ils peuvent avoir besoin de quelques conseils et mises au point. Voici quelques recommandations pour que ces conversations ne virent pas au malaise…

Quand ils sont petits… On attend généralement qu’ils abordent le sujet

Même lorsque les enfants sont petits, les demandes d’information doivent venir d’eux. Parfois, les enfants savent intuitivement comment se passe un rapport sexuel, mais  préfèrent rester dans le flou. Simplement parce qu’ils ne sont pas prêts à visualiser des choses qui les inquiètent, les dépassent ou même les dégoûtent. Il n’y a pas d’âge pour savoir comment on fait les bébés. Ne vous inquiétez pas, de toutes façons dans les cours de récré les conversations vont bon train. Et arrivés au collège, les pré-ados ont des cours de “SVT” durant lesquels tous leurs doutes seront levés. Par conséquent, ne vous sentez pas obligés de leur apprendre la vérité sur leur conception, s’ils ne vous l’ont pas demandée. Bien évidemment, s’ils vous questionnent, n’esquivez pas. Servez-vous d’ouvrages adaptés à leur âge pour ne pas les traumatiser ou les perdre avec des termes trop savant ou crus. Et rappelez-leur que même si aujourd’hui tout cela leur semble “dégoutant”, en grandissant ils changeront d’avis. Et que surtout, tout cela devient beaucoup moins “dégoutant” quand on est amoureux.

On ne parle pas de soi

C’est une règle d’or. Quel que soit l’âge de votre enfant. Lorsque ce dernier vous pose une question en rapport avec la sexualité ou que vous éprouvez le besoin de rappeler quelques fondamentaux sur la protection ou le consentement, n’évoquez pas votre propre expérience. Aucun enfant ou ado n’a envie d’entendre son père ou sa mère lui raconter sa première fois ou quoi que ce soit qui concerne son activité sexuelle. Lui imposer cela, c’est dépasser les limites de son intimité. Dites donc plutôt “certaines personnes ressentent cela”, “pour certaines femmes cela peut faire mal”, plutôt que “moi je me souviens avoir détesté mon premier rapport sexuel” ou “non, je n’ai pas du tout eu mal”, etc.

Quand on ne se sent pas en mesure de répondre, on délègue

Mieux vaut orienter son enfant ou son ado vers une tierce personne qui saura trouver les mots plutôt que de bafouiller quand soi même on n’est pas tellement à l’aise. Un garçon par exemple se sentira peut-être moins gêné de parler sexualité avec son généraliste ou une figure masculine dont il est proche, qu’avec sa mère. Une fille pourra préférer parler avec sa grande soeur, une cousine ou une gynécologue. L’important c’est que les messages essentiels passent.

On insiste surtout sur le consentement

La notion de consentement doit être discutée très tôt avec son enfant, puis son ado. Qu’il s’agisse d’un garçon ou d’une fille. Rappeler que l’on peut toujours dire non, jusqu’au dernier moment. Que l’on a ce droit inaliénable de refuser un rapport sexuel, même après avoir suggéré qu’on était d’accord. Et rappeler également que ce “non” doit être entendu et respecté.

À l’adolescence, on parle protection et contraception

Même si votre ado vous assure qu’il est au courant, même s’il/elle soupire quand vous lui donnez une boite de préservatifs ou que vous lui proposez un rendez-vous chez le gynéco, ne renoncez pas à lui seriner qu’il est essentiel de se protéger. Tout en lui rappelant que quoi qu’il arrive, vous serez là pour l’aider, qu’il s’agisse de l’emmener au planning familial en cas d’accident ou d’oubli de pilule ou chez le médecin si jamais il ou elle avait la sensation d’avoir contracté une MST. Le pire qui puisse arriver, c’est que votre ado, de peur de vous décevoir ou de vous fâcher, se taise jusqu’à ce que la situation devienne incontrôlable.