Né à Aix-en-Provence en 1958, Frédéric Fekkai a conquis l’Amérique avec ses talents de coiffeur. Après avoir ouvert huit salons aux États-Unis, un à Saint-Barthélemy, et lancé une gamme de produits capillaires, le self-made man français a décidé de revenir au berceau en relançant la maison de cosmétiques, Côté Bastide, aujourd’hui rebaptisée Bastide Aix-en-Provence. Une façon pour lui et sa femme, Shirin von Wulffen, de cultiver le savoir-vivre provençal et de célébrer l’authenticité et les traditions de cette région qui lui est chère.
Pourquoi avoir décidé de quitter New York pour vous installer en Provence ?
Au début c’était juste pour des vacances d’été, histoire de revenir aux sources. Mais nous avons trouvé une magnifique bastide, que l’on a rénovée. Dans cette région, nous avons rencontré, mon épouse et moi, des gens fabuleux, des apiculteurs et des fermiers, qui nous ont encouragés à la culture raisonnée, notamment au niveau de l’alimentation. On s’est alors dit : « pourquoi ne pas faire ça avec des produits de beauté ? ».
C’est pour cela que vous avez racheté Côté Bastide… Quel héritage de la maison avez-vous gardé ?
Oui. On a conservé quelques éléments de design, notamment les étiquettes, et l’esprit de la maison que l’on a modernisé. Ce qu’on voulait vraiment faire, c’était de garder le lien avec l’artisanat et, bien sûr, la Provence. Par exemple, il n’y a personne qui met des étiquettes sur les tubes, à part nous. Des industriels n’auraient jamais voulu, mais avec les artisans c’est possible.
L’authenticité et l’artisanat sont deux valeurs qui vous tiennent à cœur. Pourquoi ?
On voulait que les produits soient vraiment 100% non toxiques. Aujourd’hui , le « naturel » ne veut plus rien dire. Faire les choses avec authenticité, c’était cher à ma façon de faire. En deux mots, célébrer le terroir de la Provence qui est plein de ressources. Et surtout, les artisans. On ne travaille qu’avec des artisans ou des maisons familiales de la région. On ne veut vraiment pas d’industrie. C’est 100% Provence !
L’huile d’olive, l’huile de coco, la fleur d’oranger, la figue, le miel, la lavande… On ne travaille pas avec des huiles essentielles mais avec des huiles végétales. Tout est naturel, pour faire du bien au corps, mais aussi à la planète !
Il n’y a pas de gamme capillaire alors que vous êtes coiffeur. Un comble non ?
C’est prévu ! En 2020 normalement !
Qu’est ce que vous aimez le plus dans votre métier ?
Revenir aux sources à 59 ans, et trouver par hasard une passion et une raison de vivre, c’est plus que ce que je n’espérais. J’adore travailler avec tous ces gens qui m’inspirent. Je les envie et j’ai envie d’être comme eux. Leurs priorités sont différentes des nôtres. C’est ça qui les rend beaux. En Provence, les gens prennent le temps de respirer, même s’ils travaillent. Ils prennent le temps d’apprécier les choses, de rechercher, et sont très sélectifs. Ils font très attention à ce qu’ils font, à ce qu’ils boivent, comment ils dorment, etc.