Samedi, nous vous donnons rendez-vous au Rendez-vous Feel Good Madame Figaro x Holissence (avec le soutien de IT Cosmetics). En attendant, pour tromper notre impatience, nous vous emmenons à la rencontre de certains intervenants. Aujourd’hui, Fabrice Midal, philosophe, écrivain et fondateur de l’École occidentale de méditation. Une interview à la fois joyeuse et pleine de bienveillance !
Bonjour Fabrice, pouvez-vous nous raconter comment vous avez trouvé votre voie ?
J’ai rencontré la méditation quand j’étais jeune étudiant ; un ami de l’université m’a conseillé un groupe où je suis allé un soir. L’instruction était très simple : juste m’asseoir comme j’étais. J’ai tout de suite compris que la méditation était parfaite pour moi : j’avais si souvent entendu qu’il fallait que je fasse mieux ou plus… Sur le coussin, j’ai le droit d’être exactement comme je suis, avec ce qui est agréable et ce qui est désagréable.
Il y a quinze ans j’ai fondé l’École occidentale de méditation : j’avais le sentiment, et je l’ai toujours, qu’il est urgent de présenter la pratique de la méditation non comme une doctrine religieuse, ou une technique de gestion du stress, mais comme la possibilité de nous rencontrer pour de bon.
– Qu’est-ce qui, au quotidien, vous permet d’être heureux et épanoui ?
La pratique de la méditation, évidemment ! Je pratique depuis maintenant trente ans, et je ne cesse d’être surpris par le fait que je ne pourrai jamais l’enfermer dans une case. J’apprends sans cesse à regarder à neuf les moments d’enthousiasme comme les périodes tristes. Cela m’apprend à ne pas m’effondrer systématiquement quand je sens de la tristesse, mais à apporter de la tendresse à ce qui en moi est triste. Tout est tellement plus vivable comme ça !
– Avez-vous des rituels qui y contribuent ? Quels sont-ils ?
Je pratique quotidiennement, et je bois beaucoup de thé ! Sérieusement, je fais attention à entretenir de bonnes relations avec les personnes avec qui je travaille, avec mon compagnon, mais aussi à l’espace dans lequel je vis : c’est vraiment très basique et évident, et pourtant ça change tout.
– Avez-vous des astuces pour vous faciliter la vie ? L’organiser ? Zapper des étapes chronophages ?
Je dirais que souvent, devant les difficultés, nous avons tendance à nous effondrer rapidement : nous nous mettons à nous plaindre, à accuser les autres, la vie… Si nous regardons bien la situation, nous pouvons voir qu’il y a beaucoup de possibilités pour sortir de l’impasse où nous sommes.
Méditer me fait voir ces petits interstices, cette phrase que je peux dire pour détendre l’atmosphère, ou au contraire cette phrase que je peux retenir pour ne pas envenimer le problème. Ça n’est pas de l’hypocrisie, mais de l’habileté ! J’en parle beaucoup dans mon tout nouveau livre, Traité de morale pour triompher des emmerdes.
A dénier l’habileté, nous favorisons la violence !
– Quels sont les signes qui vous font dire « là, j’ai besoin d’une pause / de prendre soin de moi » ?
Quand je me sens fatigué, je sens que j’ai besoin de dormir ; quand je fais beaucoup de conférences, je sens que j’ai besoin de me retrouver seul chez moi. C’est très simple, tout le monde peut sentir ce dont il a besoin. Le problème, c’est qu’on se sent coupable de vouloir faire la sieste alors qu’on a travaillé comme un fou toute la semaine, on a l’impression qu’on ne fait jamais assez. C’est ce que je montre dans mes livres ! Cette mentalité nous torture, et dans certains cas nous mène au burn-out, qui est la grande maladie de notre temps.
– Quel est, dans ce cas, votre échappatoire ? Pourquoi ? Qu’est-ce que ça change ?
Je ne dirais pas échappatoire parce qu’il y a quelque chose de la fuite dans ce mot. Je dirais plutôt qu’il y a des moments où j’ai besoin de me retrouver ! Je ne fais rien de particulier durant ces moments, je fais simplement ce que j’ai envie de faire. J’aime beaucoup la peinture, la musique, lire… Alors c’est ce que je fais, tout simplement.
– Avez-vous un (ou plusieurs !) mantra que vous voudriez partager avec nos lectrices ?
Oui ! Foutez-vous la paix, et commencez à vivre ! Sauvez votre peau, arrêtez de vous torturer ! Entrez enfin dans la réalité, et triomphez des emmerdes !
Enfin, pour être raccord avec les Rendez-vous Feel Good, qu’aimez-vous chez vous ?
Le fait d’être en vie !
– Et qu’essayez-vous d’améliorer ?
Rien, je suis parfait comme je suis, même quand je ne le suis pas.
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La photo d’ouverture est de Simon Migaj on Unsplash. Merci !